Pourtant peu de personnes ont conscience que la position des mains n’a rien de caricaturale. 

Bien au contraire les divers mudrās qui existent font partie des connaissances ancestrales du yoga, explorées pendant des millénaires.

Nous allons dans cet article vous présenter les origines et l’utilité de cette pratique qui vient en support et complément des séances de méditation ou de Yoga.

Les origines du Mudrā :

« Mudrā » qui signifie « sceau », est une gestuelle qui selon la tradition se situe entre l’humain et le divin. Mentionnés dans les Védas (textes hindouistes sacrés), les mudrās datent donc d’il y a plus de 3000 ans... Il s’agit d’un positionnement des doigts, d’un geste, parfois associé une posture. 

Si à l’origine ils sont associés aux pratiques spirituelles et servent à invoquer les divinités, on les utilise aussi aujourd’hui pour venir accompagner les séances de méditation et de yoga dans un contexte bien souvent laïque.

Les mots changent mais le chemin reste le même…

Il en existe un très grand nombre, certainement des centaines.

Ils sont bien souvent utilisés en compléments d’exercices de respiration, des chants, des mantras, ou des postures de corps. Mais ils sont souvent presque toujours volontairement ou non associés à la méditation en position assise sur un coussin de méditation (zafu). 

Qu’on le veuille ou non nos mains prennent une position bien définie lorsque nous méditons.

Même lorsqu’on pose ses mains, paumes sur ses genoux, nous sommes déjà sur un positionnement qui a du sens et un impact sur notre méditation.

Comme beaucoup de pratiques indiennes, la pratique des mudrās s’est divulguée à travers le monde, notamment en Asie.

Même si les techniques spirituelles d’autres pays ne mettent pas en avant le terme et l’origine du mudrā, leur pratique témoignent bien d’un positionnement des mains spécifiques.

Peu importe que cela vienne « directement » des mudrās indiens ou non, l’intégration du positionnement des doigts lors de la pratique reste très proche.

En effet il suffit de regarder le positionnement des mains d’un moine zen ou taoïste pour voir toute la richesse et l’universalité de ces pratiques. Sans aller très loin, la position des mains lors de la prière dans nos églises nous rapproche plus qu’on pourrait le penser de toutes les pratiques spirituelles dans le monde. 

Quoi qu’on puisse dire ou penser, le corps nous rapproche.

L’univers au bout des doigts

Tout comme les postures des asanas que nous effectuons sur nos tapis de Yoga et qui nous permettent de réguler et d’harmoniser notre corps, notre énergie vitale et notre esprit, les mudrās viennent de la même façon enrichir notre pratique.

En effet, selon l’Ayurveda chaque doigt correspond à un élément de l’univers :

• Le pouce à l’élément Feu (Agni)
• L’index à l’élément Air (Vayu)
• Le majeur à Ether (Akasha)
• L’annulaire à l’élément Terre (Prithvi)
• L’auriculaire à l’élément Eau (Jala)

Aussi le contact des doigts les uns avec les autres permettrait la synthèse des éléments associés et stimulerait ainsi une énergie spécifique. Les « nadis » (canaux énergétiques subtils) sont ainsi mis en relation et des vibrations énergétiques sont alors activées. 

Riches de sens, les mudrās peuvent symboliser la bienveillance, la protection, la sagesse, la force…  

De façon plus générale il s’agit de réguler et d’apaiser les émotions, de renforcer son énergie avec pour visée son éveil spirituel.

Bien souvent utilisés lors des exercices de respirations (pranayama), de mantras, ou des postures de corps asanas exécutées sur votre tapis de Yoga , les mudrās sont aussi et peut être surtout pratiqués lors de séances de méditation assise sur un coussin de méditation (zafu).

Comment les utiliser lors des séances de méditation ?

Avant même de rechercher un sens spirituel ou énergétique à ces gestes, le simple fait de positionner les doigts volontairement les uns avec les autres permet d’ancrer sa séance de méditation.

Si beaucoup d’entre nous utilisent un Zabuton pour méditer, il s’agit bien souvent, avant même la question du confort de s’offrir un cadre, une limite rassurante. D’une manière similaire, utiliser un mudrā lors de sa pratique méditative permet de définir le périmètre de son corps en scellant ses extrémités que sont ses doigts et permettre au cerveau ainsi rassuré de mieux se « libérer ».

En effet la principale difficulté que rencontre le méditant est la dispersion de l’esprit. Il s’agit alors de se reconnecter à son corps. 

Le simple fait de choisir un mudrā permet donc de fixer une partie de l’attention sur un point physique qui aide à se maintenir dans le présent.

Si notre pensée est presque toujours dirigée vers le passé ou le futur, notre corps lui, vie pleinement le présent. Que l’on pratique la méditation Vipassanna, Zen ou la méditation laïque de « Pleine conscience », toutes ces pratiques ont comme point commun de mettre l’accent sur l’importance de la notion de « Présence ».

Si vous souhaitez choisir un mudrā spécifique pour obtenir un bénéfice spécifique nous vous conseillons alors de vous tourner vers un professeur de yoga qualifié qui saura vous guider pas à pas.

S’il s’agit simplement pour vous de venir compléter votre méditation en offrant une présence à vos mains lors de vos séances alors vous trouverez une multitude d’exemples de mudrās à pratiquer sur le net.

Notre conseil :

À l’origine les mudrās sont le fruit du travail concret des méditants.

Ils sont apparus, non pas suite à une connaissance intellectuelle, mais bien par le travail qui a fait jaillir spontanément des positionnements de doigts inédits.

Alors faites-vous confiance !

N’ayez pas peur d’utiliser vos doigts comme ils le souhaitent. Si vos doigts se positionnent de telle ou telle façon, laisser les faire. Notre corps sait, ce qui est bon pour nous…

L’important est que vous soyez bien ancré lors de vos séances. Peut-être aurez-vous dans un premier temps l’impression d’inventer un mudrā, vous réaliserez certainement après quelques recherches que celui-ci existe déjà et qu’il est porteur d’une signification profonde.

Et en fonction de votre avancement il sera toujours possible d’interroger des enseignants expérimentés en fonction de vos évolutions et interrogations.

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